Les 10 commandements d’un super enseignant suppléant

Les 10 commandements d’un super enseignant suppléant

La fin de l’été

Bon… L’été tire à sa fin, mais il reste encore quelques jours de beau temps. On souhaite intérieurement que les vacances durent encore quelques semaines, mais voilà, c’est la rentrée… et pour les profs sans contrat et sans poste, c’est le temps de se mettre dans la peau de l’enseignant suppléant.

Oui oui, je parle bien des appels trop matinaux pour aller rencontrer des classes surprises!
Et j’adore ça!

Un mode de vie

Savez-vous qu’il est possible de faire de la suppléance sa profession et son mode de vie?
Ce passage obligé (ou presque!) afin de devenir titulaire de classe est souvent vu comme de la pure torture pour les enseignants en devenir, mais il peut en être autrement!

J’ai découvert la suppléance, il y a de cela plusieurs années (officiellement en 2010?), et la vie a fait en sorte que je suis encore une enseignante suppléante. En effet, la première commission scolaire pour laquelle j’ai travaillé était une toute petite commission scolaire, avec peu d’écoles, peu d’élèves, peu de profs et donc peu de travail à temps plein.

Au départ, j’étais plutôt fâchée de cette situation, et me posais certaines questions:
– Pourquoi est-ce que je ne suis pas choisie pour les contrats?
– Suis-je assez bonne comme enseignante?
– Pourquoi ne suis-je jamais au bon endroit au bon moment?
– Pourquoi ne m’aime-t-on pas!?  :,(

Ensuite, avec les années, les questions se sont transformées en:
– Est-ce que je sais encore enseigner?
– Comment puis-je m’accomplir professionnellement si je n’ai pas ma classe?
– Où est passée ma créativité pédagogique?
– Qu’est-ce que je fais d’abominable? Pourtant, les élèves m’apprécient….
– Qui dois-je soudoyer?

Puis, j’ai commencé à voir le côté positif d’être un enseignant suppléant, et j’y ai pris gout! ;o)

Les avantages de la suppléance

Être un enseignant suppléant, c’est d’avoir:

  • La liberté de son horaire

    Pour les jeunes parents, les voyageurs, les étudiants, ceux qui ont 1000 projets à la fois et peur de la routine, c’est vraiment l’idéal! De plus, la plupart des commissions scolaires (au Québec!) offrent la possibilité de modifier ses disponibilités directement en ligne… rien de plus facile!

  • Peu de responsabilités professionnelles autres que celle d’enseigner

    Peu ou pas de planifications, de réunions, de bulletins, de comités, d’appels de parents… seulement de l’enseignement et un peu de correction.  Génial pour ceux qui ont seulement la “demie-vocation” d’être prof. Oui oui, l’enseignement représente seulement (et malheureusement!) environ 10% de ta tâche lorsque tu as une classe.

  • Le pouvoir de décider

    Tu as vécu une expérience terrible ou de la violence dans une école ou dans une classe, rien ne t’oblige à y retourner.
    (Violence mise à part, j’aime le défi que représente une classe difficile. Rien de plus gratifiant que de se faire redemander par des élèves qui, habituellement, font la vie dure aux profs).

  • Un meilleur salaire

    Jusqu’à un certain échelon salarial, il est plus avantageux monétairement d’être un enseignement suppléant. C’est encore plus vrai si on prend en compte toutes les heures passées à travailler hors classe lors d’un contrat. Oui oui, au Québec, les enseignants sont payés pour 32,5h de travail par semaine.  :o)
    (Il est à noter que je suis toujours à la recherche d’un enseignant titulaire faisant seulement 32,5h de travail dans une semaine)

Mais c’est aussi :

  • Apprendre à connaitre la clientèle de sa région

    Chaque milieu est différent et apporte son lot de défi. Je trouve intéressant, pédagogiquement parlant, d’évaluer ce que les jeunes ont besoin et de m’adapter.

  • Forger son identité professionnelle en se créant une banque d’idées

    Je veux dire… en faisant de la suppléance, tu as l’occasion de visiter des centaines de classes, de voir des centaines de façons de faire, des centaines d’idées et des centaines de projets.
    Au cours des années, je me suis fait une tête sur ce que j’aime, ce que je n’aime pas, mais aussi ce que je recherche et veux appliquer dans une classe.
    Ici je vous partage un secret: je prends souvent en photo les idées extraordinaires que je découvre … ou je les note, et je vous encourage vivement à faire la même chose.

  • Améliorer sa gestion de classe

    Un enseignant suppléant se doit de créer un lien avec les élèves rapidement s’il veut passer une belle journée. J’ai donc développé mon sens de l’observation et me suis créé une banque mentale d’interventions que je peux essayer au courant de la journée pour connecter avec les élèves plus difficiles à convaincre.
    Conseils:  l’humour et la franchise fonctionnent beaucoup plus que l’on ne pense  ;o)

Les inconvénients de la suppléance

  • Précarité d’emploi
    Ce n’est pas pour tout le monde. Il faut soit naturellement ne pas avoir peur de l’inconnu de ne pas savoir quand et où on travaillera… Ou bien il faut accepter de sortir de sa zone de confort. (HA!)
  • Avoir sa classe dans son sac à dos.
    Un sac ou une mallette de suppléance peut vraiment être lourd et encombrant. Et là… trois solutions s’imposent. Passer maitre dans l’art de Tetris, apporter seulement les trucs les plus pertinents et faire beaucoup de yoga. Bon…avoir du matériel sous format informatique peut aider aussi.
  • Les appels trop matinaux
    À tous les oiseaux du matin, je vous lève mon chapeau et vous envie. Pour les oiseaux de nuit, je souffre avec vous.

les 10 commandements d’un enseignant suppléant professionnel

Bon, après cet éloge de la suppléance, passons à la liste pour laquelle vous êtes venus jusqu’ici, dans mon recoin d’Internet.

  1. Être prêt physiquement, tu seras
    Je connais des profs qui sont debout à 6h du matin, tous les matins, la main sur le téléphone. (Pour vrai… comment faites-vous!?). Pour moi, être prête physiquement veut dire que j’ai pensé à mon moi du lendemain avant de me coucher. J’ai donc:
    – Sorti mes vêtements en fonction de la météo.
    – Préparé mon café (il ne reste qu’à appuyer sur démarrer)
    – Conservé un peu du repas de la veille pour un futur lunch.
    – Été au lit “tôt” (avant minuit, c’est un “yeah!”)
    Juste cette routine fera en sorte que tu passeras une belle belle journée, même si tu n’es pas appelé!
  2. ton sac de suppléance sous la main, tu auras

    C’est-à-dire des activités courtes et longues pour tous les niveaux, des jeux, de la littérature jeunesse, des dessins à colorier, des feuilles lignées, des crayons de couleur, de la colle, du matériel cool que tu as à la maison… Bref, tout ce qu’il te faut pour affronter la journée!
    Ce que mon sac contient concrètement? Ce sera pour un prochain article!

  3. La personne qui t’auras appelée, tu remercieras

    Que ce soit la secrétaire de l’école, la centrale de suppléance ou l’enseignant directement, prendre le temps de remercier la personne qui a pensé à toi pour cette journée de travail est la moindre des choses.

  4. La secrétaire et le concierge, à ton arrivée, tu salueras.

    Idéalement à ton arrivée ET ton départ de l’école. La secrétaire d’école et le concierge sont des alliés précieux. Les secrétaires sont tout simplement le Wikipedia d’une école, elles sont au courant d’absolument tout. C’est ta personne ressource par excellence! De plus,  ce sont souvent elles qui font les appels pour trouver des enseignants suppléants… C’est le moment de te faire connaitre. En ce qui concerne le concierge, en plus de connaitre tout le monde et être maitre des clés, c’est toujours l’homme de la situation. Si tu as un élève malade, un évier bouché, une table de travail brisée, un dégât de colle, d’huile ou de peinture… Qui appelles-tu? Voilà.

  5. de l’aide, tu demanderas

    Tu cherches des clés, un mot de passe d’ordinateur, le local de musique, une brocheuse, le secrétariat, comment la classe fonctionne et comment s’y prendre avec le petit Timmy? Demande. Demande aux élèves, à tes voisins de classe, au concierge, au service de garde, à la direction, à la technicienne… Demande.
    Je te donne même la permission d’envoyer un élève en mission pour aller te chercher l’aide dont tu as besoin.

  6. Avoir du plaisir avec les élèves, tu auras

    C’est la base! C’est pour cela qu’on a décidé d’être prof! Si tu as du plaisir dans ce que tu fais, les élèves le sentiront et tes collègues de la journée aussi!

  7. Ta carte d’affaires, tu distribueras

    Je te conseille de toujours avoir sur toi un paquet de cartes d’affaires avec ta photo et tes coordonnées. Tu peux même y spécifier que tu es disponible à l’avance et à la dernière minute si tel est le cas.  Beaucoup de secrétaires et d’enseignants titulaires te la demanderont! Je t’encourage également à en déposer une dans la salle du personnel. Profite aussi de l’heure du diner pour discuter et te faire connaitre!

  8. Ce que tu auras fait dans la journée, tu corrigeras

    J’entends très souvent des enseignants se plaindre que leur remplaçant n’a fait aucune correction. Ces enseignants reviennent en classe après une journée de maladie ou un congé planifié (encore pire!) et ont très souvent fait l’effort de t’écrire une planification détaillée. Soit courtois, pense à leur retour en classe, fais toi aussi un effort,  soit un enseignant suppléant professionnel, sors de la masse et corrige!  Ok… À moins qu’il s’agisse d’une situation d’écriture de plusieurs pages, de grâce, faites un peu de correction!

  9. Un compte rendu de suppléance avec tes coordonnées, tu laisseras

    Beaucoup d’enseignants suppléants oublient ce détail, pourtant si important. Crois-moi, j’ai de nombreuses fois entendu des profs être contrariés à ce sujet. Qui es-tu? Où te rejoindre? Qu’as-tu fait de la journée avec les élèves? Qu’est-ce que tu n’as pas eu le temps de terminer? Comment ta journée s’est-elle déroulée? As-tu reçu des messages importants? Qui était absent? Essaie de répondre à ces questions dans ton compte rendu. Tu peux bien sûr laisser le tout sur une vulgaire feuille lignée, mais je te suggère vivement de t’en faire une personnalisée que tu auras seulement besoin de faire imprimer ou photocopier.

  10. Un peu de ménage avant de partir, tu feras

    Oui, même (et surtout!) si la classe était en bordel lorsque tu es arrivée.  Je ne te parle pas ici d’un ménage de printemps, mais de laisser une impression d’ordre. Ça fait toujours plaisir!
    Bref, comme tu penses idéalement à ton toi demain (voir commandement 1), pense au demain du prof que tu remplaces. Replace les pupitres des élèves (ou demande-leur de le faire avant de quitter), passe rapidement un balai, nettoie les tables de travail (surtout en maternelle!), rend le bureau du prof agréable aux yeux. C’est un 5-10 minutes de temps bien investi, promis!

 

Finalement

Voilà.
Vous connaissez maintenant les dix commandements de l’enseignant suppléant professionnel!
Maintenant, allez en paix, soyez bons, soyez purs, soyez sages!

Mais avant de partir, dites-moi, êtes-vous d’accord avec ces commandements? En avez-vous des différents? Des meilleurs? Je veux tout savoir!  ;o)

Partager l'article :