✹Comment serai-je un prof alternatif en cette période de crise
Salutation, voyageur du net passionné d’éducation.
Tout d’abord, j’espère que tu te portes bien malgré l’étrangeté de la situation mondiale actuelle.
Ensuite, bien tout est dans le titre: j’ai eu beaucoup de temps pour réfléchir durant mon inutilité sociale des dernières semaines… BEAUCOUP de temps. Et bref, après quelques crises existentielles, j’en suis venue à plusieurs conclusions, dont « comment serai-je un prof alternatif en cette période de crise et de changements. » Et comment j’essaierai d’être utile pour la population à ma façon!
Et c’est parti mon kiki pour une longue lecture, que je souhaite palpitante!
Contenu de l'article, parce que ton temps est précieux! :o)
Petit résumé de ma situation privilégiée et torture mentale
Dans la vie, je gagne habituellement mon pain de quatre façons: j’enseigne comme suppléante à la journée dans toutes les écoles de ma région, je suis clown, je suis maquilleuse de frimousses dans les fêtes de quartier et les festivals et je suis prof de danse.
Bref, tout mon travail révolutionne autour de contacts sociaux avec des centaines de personnes différentes chaque semaine, faisant de moi et de mon chouette système immunitaire un hôte asymptomatique charmant, mais aussi un vaisseau sublime de transmission.
En d’autres mots, je suis en congé forcé depuis plusieurs semaines, comme bien d’autres, pour le bien commun.
Frapper un mur pour mieux dormir
Mon petit cerveau ainsi que mon corps qui l’accompagne malgré lui sont habitués de fonctionner à plusieurs centaines de kilomètres à l’heure dans la vie de tous les jours, depuis plusieurs années, en jonglant avec de nombreux projets en même temps… Quand tout à coup, tout s’est arrêté.
J’ai clairement frappé un mur.
Et mon cerveau workaholic fut brusqué en titi.
D’abord, mon corps qui n’avait pas eu le dessus sur mon cerveau depuis un bail a décidé de prendre les commandes en cette absence d’obligation d’horaire pour… dormir.
Oui, dormir.
Clairement, j’étais fatiguée parce que j’ai dormi entre 10h et 12h par jour les trois premières semaines de mon confinement. Fatigue accumulée ou gestion du stress?
Peut-être un peu des deux.
Prendre des vacances?
Puis, j’ai essayé de profiter au mieux de la situation. Je me suis informée, j’ai lu sur mon balcon, j’ai pris des bains, j’ai peints à l’eau, j’ai dessiné, j’ai écouté de la musique, j’ai créé 3 vidéos, j’ai appelé ma famille et mes amies, j’ai écouté des films, j’ai regardé YouTube, j’ai fait du pain, j’ai fait du ménage, j’ai cuisiné et j’ai passé du temps avec mon copain et mon chat Léon.
Et j’ai réfléchi… BEAUCOUP.
Mais, sournoisement, une petite voix accusatrice interne s’est incrustée à l’arrière de mon crâne afin de ne pas me faire oublier le sentiment de culpabilité de ne pas être aussi productive que le reste du monde:
Pourquoi ne pas te rendre utile avec ton temps en allant faire du bénévolat? Pourquoi n’en profites-tu pas au moins pour créer des choses utiles pour Prof Alternatif? Pourquoi ne te lances-tu pas à raison de 40 heures par semaine dans tes projets? Tu n’as rien d’autre à faire de toute façon! Tu n’as pas à être fatiguée. Non, ce n’est pas assez… tu peux en faire plus! Pourquoi es-tu aussi paresseuse et inutile alors que pour une fois tu as tout ce temps disponible???
Charmant. Elle vous visite aussi? :o)
Bref, je me trouve égoïste de ralentir en ce moment.
Privilège monétaire
J’ai de la chance.
Je vis au Canada et j’ai droit au chômage maladie et peut-être à de l’aide canadienne si mon confinement se poursuit. C’est d’ailleurs une des raisons de mon malaise et de ma culpabilité.
J’ai clairement de la difficulté moralement à être payée à ne rien faire de productif pour la société alors que je constate que le bateau est en feu et que l’univers nous envoie un message assez clair d’un besoin de changement si on ne veut pas couler.
Alors je réfléchis, et j’écris.
Les femmes, la colonne vertébrale de la société
Tout est dans le titre.
Attache ta tuque avec de la broche, c’est un gros segment.
Lorsque je regarde la société et les travailleurs essentiels qui la composent, je vois beaucoup de femmes qui font une ciboulette de bonne job.
Elles composent effectivement autour de 90% des préposées aux bénéficiaires, infirmières, aides à domicile, préposée au ménage, caissières, adjointes administratives et éducatrices qui travaillent en première ligne en ce moment même, pour que le monde continue de tourner.
Et les enseignantes sont sur le point de les rejoindre.
Beaucoup de femmes sous-payées, oubliées, dévalorisées et souvent trop peu écoutées parce que leur travail invisible consiste à prendre soin des gens et à servir le public avec un sourire.
Je vous vois, je pense à vous, je vous aime, vous êtes précieuses et vous méritez des vacances. ♡
Ces prochains sous-titres sont pour te présenter, cher lecteur engagé, une partie de ce qu’est leur réalité quotidienne. Je t’avertis… il y a des passages choquants, mais tu sais, parfois il faut se faire brasser un peu pour avoir envie de se bouger et de créer des solutions.
Si tu préfères passer tout de suite à la partie des solutions afin de lire pourquoi tu as cliqué sur ce lien, c’est-à-dire comment je serai un prof alternatif en période de crise, mais aussi ce que tu peux faire en tant que citoyen, eh bien tu peux sauter cette section sans soucis, je ne t’en tiendrai pas rigueur. :o)
Pour toi qui continues ta lecture, merci, c’est parti!
Préposées aux bénéficiaires
À toutes celles qui travaillent dans les CHSLD afin d’apporter un peu de réconfort aux derniers représentants de la génération grandiose et à ceux de la génération silencieuse responsable de la Révolution tranquille qui se meurt dans des conditions épouvantables. Vous êtes des héroïnes.
Je vous dis merci, je n’ai pas votre courage.
Un peu partout sur les réseaux sociaux, des préposées aux bénéficiaires, de métier ou bénévoles, commencent à partager leur expérience sur le terrain. Merci, c’est important, il faut connaitre votre réalité.
Comme l’écrit dans son texte déchirant Amina Khilaji, cette citoyenne volontaire qui travaille en CHSLD (depuis, elle a retiré l’accès public à son texte, je te laisse tout de même le lien au cas où!) :
J’enfile mon linge neuf et je m’attends à ce que m’a dit La Croix rouge en formation. Soutenir les préposées. Ne pas changer de culotte ni nourrir les gens. Je serai un soutien aux préposées aux bénéficiaires. Parfait. Je peux faire ça. Je suis capable. Tout le monde peut faire ça.
J’arrive sur place.
Il n’y a pas de préposée.
C’est moi la préposée.Je n’ai même pas le temps de réfléchir que je me vois propulsée dans 7 nuits de soins. Ça, c’était ma première nuit.
De même. Le système a mis 24 vies entre mes mains comme si j’avais assez de force pour toutes les porter. […]
J’ai passé deux semaines à changer des culottes pleines de pisse et de marde. À faire cuire des toasts entre deux protocoles de changement d’uniforme pour des gens que personne n’a fait souper la veille.
Imagines-tu? Payer de l’impôt toute ta vie et ne pas souper? Je ne pensais jamais faire cuire des toasts en colère. Mais c’est ça que je fais. Je pleure et j’étends du beurre avec un couteau de plastique que je maudis. […]
J’arrive au métro.
Je m’effondre sur le quai en pleurant. Je suis par terre à genoux et je pleure. Je pleure d’injustice. Je pleure parce que si c’est ce qu’on a fait de mes 10 dernières années d’impôt, j’ai de quoi pleurer.Et vous aussi. […]
Je réalise que je ne suis pas ici pour protéger personne. Que dans la réalité, je sers à accompagner les morts avec dignité. Que mes changements de gants, de blouses et de visières ne vont rien changer. Rien.
Je ne pensais pas qu’au Québec, en 2020, on pouvait mourir dans un silence si violent qu’on ne parle de vous qu’en chiffre au journal de 14h. […]
Je n’aurai plus jamais l’audace de donner une importance à ma jeunesse.
Jamais.
Parce qu’elle ne vaut rien sans l’importance qu’on accorde à ceux qui nous ont mis au monde.
Rien.
Amina Khilaji, citoyenne volontaire pour aller donner un coup de main dans les CHSLD du Québec. (depuis elle a retiré l’accès public à son texte, tu en as par contre un autre extrait ici)
Je suis anéantie pour cette génération docile qui a travaillé durement en payant de l’impôt toute sa vie, et qui pourtant vit, on le sait, dans ces conditions inhumaines depuis une vingtaine d’années .
Merci, Jean-René Infoman, de parler.
Je suis triste de savoir qu’une dame de 82 ans est restée dans son urine, nue dans son lit détrempée, la fenêtre ouverte, durant des heures.
Je n’ai pas sonné parce qu’avec la pandémie, j’ai l’impression de déranger tout le monde.
Madame D.
Non, madame, vous ne dérangez pas et j’aimerais vous aider, vous prendre dans mes bras et vous laisser entendre le bonheur des oiseaux du matin, comme le souhaite Amina dans son texte, mais je n’ai pas le courage de mettre les pieds en CHSLD.
D’ailleurs, merci, Catherine Dorion, députée Taschereau à Québec, d’avoir donné plus de visibilité à ce texte percutant en lisant des extraits sur ton Facebook.
Moi aussi, j’ai pleuré.
Caissières dans les épiceries et autre travail alimentaire
J’ai travaillé 6 ans dans le domaine de la restauration et 2 ans dans des cuisines de pénitencier. À tous les cuisiniers, livreurs, caissières du comptoir à emporter et autres employés qui sont occupés à courir pour nourrir le monde de tous les milieux, merci. Vous êtes incroyables. ♡
En avril, j’étais fière de mon peuple quand on a annoncé les dimanches de congé pour les commerces dits essentiels et pour les épiceries où, vous aurez deviné, beaucoup de femmes travaillent.
Ces dimanches de repos ont rappelé à ma mère comment c’était la vie avant 1992, et je me suis souvenue moi aussi. Les Français on eut « plus de chance », le débat a attendu 2008 et la loi, plus souple, s’est installée en 2009 et je suis bien en accord avec tous ceux qui résistent encore.
Pourquoi avoir instauré en avril ces congés mérités pour les retirer en mai? (Seuls les autres commerçants y auront droit en mai)
Pourquoi ceux et celles passés de « peu qualifiés » à « essentiels » en l’espace d’une pandémie ne mériteraient-ils plus ce congé?
Pour avoir voyagé un peu en Amérique du Sud et en Europe, j’ai pu constater que d’avoir des commerces roulant 7 jours par semaine 12 heures par jour n’était certainement pas la norme partout dans le monde. Et honnêtement, ça m’a fait bien du bien de vivre l’espace de quelques mois ce mode de vie plus relaxe.
Le monde de l’achat, même alimentaire, n’a pas besoin de fonctionner 7 jours par semaine.
Par ailleurs gang, si c’est le dimanche qui pose problème, ce congé pourrait être le lundi ou bien le mardi, on s’en moque, juste une pause.
Les éducatrices
Merci de travailler sans relâche dans les écoles et dans les garderies afin de supporter les travailleurs de la santé et de l’alimentation. Merci de vous occuper des enfants et de vous plier en quatre pour essayer de faire respecter des règles de distanciation sociale aux plus petits, même quand, on le sait, c’est impossible.
Je connais même une éducatrice qui, même confinée, a continué de voir sur Zoom ces petits cocos et d’animer de façon hebdomadaire ces rencontres scoutes en ligne. Animer un groupe d’enfants de 5 ans durant 45 minutes sur Zoom chaque semaine, je te lève mon chapeau Valérie Durocher! ♡
Bref, merci d’être au front vous aussi, mesdames. J’ai pratiqué votre métier durant un été dans une garderie et durant une demi-année en milieu scolaire. Vous qui devez parfois attendre le dodo des petits pour avoir enfin droit à une pause pipi, vous avez mon plus grand respect.
Les infirmières
Si les femmes au front sont la colonne vertébrale de la société, les infirmières sont la colonne du système de santé.
Chiffres doubles, prolongés, quarts de soir et de nuit, surcharge et épuisement par manque de personnel. Elles étaient déjà à bout de souffle bien avant la pandémie.
Leur a-t-on seulement demandé, « à nos anges », leur avis avant de proposer une réouverture globale?
Non.
Ces guerrières sont bousculées, déplacées, leurs congés refusés et leurs vacances annulées…
Selon Nancy Bédard, présidente de la fédération des infirmières du Québec, ces femmes qui travaillent en zone chaude comprennent et acceptent ce sacrifice temporaire, mais dans les zones froides et en région, l’arrêté ministériel 2020-007, donnant pleine autorité aux employeurs de gérer la « main-d’oeuvre », laisse place à des abus afin de régler des problèmes présents bien avant la crise. (Source)
Ces mesures de guerre et le manque de matériel, qui sont présents également notamment en France, ont amené le développement de mouvements populaires afin de repenser le système de santé publique dès maintenant.
- Je dénonce , fiq
- Bas les masques! (on trouve #baslesmasques sur les réseaux sociaux)
Sur les réseaux sociaux, je croise d’ailleurs depuis quelques semaines les témoignages troublants des infirmières de métier et volontaires, dont celui de Catherine Simard, infirmière en santé mentale s’étant portée volontaire pour quelques jours en CHSLD
Je suis infirmière en santé mentale, un poste de gestionnaire d’épisodes de soins. Déjà depuis le début de la pandémie j’étais amenée à courir partout pour aider où le besoin se faisait sentir et sans cesse j’étais dans l’action, toujours de nouvelles et différentes tâches à accomplir. C’était correct, je ne m’attendais pas à moins dans un temps de pandémie. Après avoir entendu le besoin imminent et urgent d’aide en CHSLD, je me suis portée volontaire pour quelques jours avec un peu de réticence, je ne le cacherai pas, après avoir entendu quelques horreurs de ces milieux… […]
On me dit que je serai jumelée avec une autre infirmière du CUSM et que la situation est bien mieux qu’elle l’était la semaine auparavant…
Je me présente le lundi en soirée, je réalise que je suis seule pour prendre soin d’une trentaine de patients… […]
Heureusement, ma demande d’être jumelée avec ma collègue Stephanie Bleau se fait entendre! […]
Le lendemain, on entre et ils nous disent que nous ne sommes pas ensemble et même sur deux étages différents. Nous expliquons la situation qu’on nous a dit que nous serions jumelées et que c’était la seule condition à ce que nous venions travailler ici… après quelques arguments, nous réussissons à nous entendre à couvrir deux unités sur le même étage ensemble. […]
Pour y arriver, nous devions sauter certaines doses de médicaments, nous devions laisser les préposés nous aider avec la médication. Heureusement qu’ils étaient là !
Nous terminons notre shift, nous nous sentons contaminés, sales, pleins de sueur et surtout… nous nous sentons mal pour toutes ces personnes âgées payant une fortune pour recevoir des soins auxquels ils n’ont pas accès convenablement.
C’est horrible, mais nous devons continuer de sourire et trouver la force intérieure si nous voulons traverser le prochain quart de travail… […]Vous savez le pire dans cette histoire? Après avoir parlé avec plusieurs personnels habitués. Ils ont tous confirmé qu’il n’y a pas grande différence de ces situations maintenant comparée à avant la crise du Covid 19!
Catherine Simard, cliquez ici pour lire son témoignage complet.
Encore une fois, je n’ai pas votre courage, gens de la santé, merci de dénoncer.
Je suis d’accord avec vous et je vous appuie, je suis pour une amélioration des conditions des infirmières, aides-soignantes et préposées aux bénéficiaires partout sur la planète. Oui à une politique mondiale positive pour la santé. ♡
Les enseignantes et le précieux personnel de soutien
Je suis prof.
Je travaille dans les écoles primaires et parfois secondaires depuis 2010. J’ai accepté quelques contrats au fil des années, mais je me suis rendu compte que j’avais seulement la demi-vocation d’être enseignante. C’est la vie! (Hihi!)
Je préfère la suppléance à la journée. C’est pour moi beaucoup moins stressant, même si je travaille principalement dans les milieux défavorisés. Cette façon de faire me donne aussi la chance d’avoir un petit impact positif (j’essaie et j’espère!) sur des centaines de jeunes chaque semaine.
Depuis l’annonce de la réouverture des écoles, je me suis doublement mise à faire des recherches, j’ai tâté le pouls des travailleurs de mon milieu et j’ai même participé à un zoom syndical. Voici ce que j’ai appris.
Liste des règles et mesures lors de la réouverture des écoles primaires
- Maximum 15 élèves par classes
- Le 2 m de distances doit être respecté, ce qui fractionne davantage les classes installées dans de petits locaux où c’est impossible d’être 15. Les enfants ne retrouveront donc pas nécessairement leur enseignante, ni leurs amis. Les groupes ne pourront pas se mixer.
- S’il manque de locaux, les nouvelles classes seront réparties dans les établissements d’école secondaire et d’autres endroits comme les universités si besoin.
- Non au demi-groupe, il faut donc trouver des enseignants supplémentaires, malgré la pénurie, quitte à déplacer les enseignants du secondaire en musique et autres matières jugées non essentielles en milieu primaire. Les étudiants du secondaire perdront donc aussi certains de leurs enseignants qui restaient en contact via Internet.
- Les enfants ne retournant pas à l’école perdront pour certains l’accompagnement à distance de leur enseignante qui travaillera à temps plein en classe. Ces enfants seront redirigés vers d’autres ressources et enseignants.
- Pas de déplacement en classe des élèves. Du travail assis, à son pupitre, dans des cahiers ou sur des documents papier. Assis assis assis.
- Pas de matériel de manipulation ni de jeux.
- Récréation en classe, surtout pour les écoles urbaines.
- Diner en classe avec le prof titulaire ou un autre adulte s’il y en a de disponibles.
- Aucune nouvelle matière ne sera enseignée. Seulement de la consolidation des apprentissages.
- Pas de musique.
- Pas de laboratoire informatique
- Pas de bibliothèque
- S’il y a de l’éducation physique, pas de ballons ou autre matériels.
- Oui, les enseignantes sont obligées de rentrer travailler et les écoles ne peuvent pas décider si elles sont prêtes. Rentrée progressive sur trois jours possible. Ok.
- L’école est en droit de demander des heures supplémentaires temporaires selon l’arrêté ministériel 2020-008.
- Si les enseignantes tombent malades de la covid-19, elles doivent prouver qu’elles ont attrapé la maladie dans leur milieu de travail pour recevoir un plein salaire durant leur isolement obligatoire de 14 jours.
- Les enseignants et le personnel présentement en bénévolat dans les CHSLD ne sont pas tenus d’effectuer un isolement de 14 jours avant d’entrer en classe et ne seront pas nécessairement testés.
- Habiter avec quelqu’un à risque ou avec des personnes âgées n’est pas une raison valable pour de pas entrer en classe.
- La tâche ne revient pas au prof à faire le ménage et désinfection… en théorie.
Je vois en effet des publicités d’embauche d’étudiants pour les CHSLD, mais aussi pour les écoles, possiblement pour faire du ménage. À voir. - Matériel de protection quand c’est nécessaire seulement et c’est à la charge des commissions scolaires ou des enseignants.
- L’école n’est pas tenue de remplacer le personnel de soutien tel que les techniciens spécialisés ne pouvant travailler à cause de l’âge ou de la maladie, mais on fera notre possible. Pour les élèves à risque qui ont des troubles d’apprentissage ou de comportement… ce n’est pas top.
- Le ministre s’attend à un 50% de retour en classe, mais la réalité, surtout en ville et en milieu défavorisé, est plus près de 60 à 82% des enfants avec le retour obligatoire des parents au travail, créant même une possibilité de liste d’attente d’une semaine dans certaines écoles.
Donc, je pose la question, avons-nous vraiment le choix? - Pour plus d’informations:
Fédération des syndicats de l’enseignement
Syndicat de l’enseignement de l’Estrie
Questions et réponses
Ce que je retiens de tout ça?
Que ce sera plate en titi pour les élèves et les profs!
Les écoles se verront transformer en parking à enfants pour 6 semaines afin que les parents obligés retournent travailler…
Est-ce que ce sera sécuritaire? On ne sais pas. Les études se contredisent.
Mais on espère et je sais que mes collègues feront de leur mieux. ♡
Mais ils font quoi au juste les profs?
Pendant les confinements, les profs normaux et dévoués n’ont pas passé les dernières semaines à se tourner les pouces.
Ils ont fait de l’accompagnement virtuel avec leurs élèves, ont agrémenté les trousses pédagogiques du ministère ainsi que celles de leur commission scolaire et continué à effectuer toutes leurs tâches connexes administratives actuelles et relatives à l’an prochain.
Parce qu’être prof, ce n’est clairement pas juste enseigner et faire de la correction.
Merci à toutes mes collègues qui retourneront au boulot cette semaine.
Je n’ai pas non plus votre courage.
Les immigrantes
Ne nous le cachons pas, beaucoup de ces travailleuses essentielles dans les hôpitaux, les épiceries, la restauration rapide et les garderies sont des immigrantes.
Il y a quelques années,
François Legault, alors dans l’opposition, craignait que le marché du travail québécois soit incapable d’absorber ces migrants.
Presque trois ans plus tard, des centaines de ces demandeurs d’asile travaillent sur le « front » de l’épidémie de COVID-19, comme préposés aux bénéficiaires dans de nombreux CHLSD. Ces bras dont le Québec a tant besoin, ce sont aussi les leurs.
Agnès Gruda, journaliste, cliquez ici pour lire son article
Inspirés par le mouvement britannique « You Clap for me Now« , Fabrice Vil, Jorge Camarotti et quelques travailleurs essentiels du Québec ont lancé la version québécoise intitulée « Je me souviendrai« , en lien avec la devise du Québec « Je me souviens« .
J’espère de tout mon cœur qu’effectivement, on se souviendra! ♡
Les garçons
Mon papa traverse une semaine sur deux aux États-Unis afin de transporter toutes les marchandises que nous consommons au quotidien. Effectivement, rien n’est arrêter pour les camionneurs.
Donc, à tous les éboueurs, camionneurs, facteurs, petits agriculteurs, livreurs et autres métiers essentiels représentés par les hommes, merci, vous êtes importants. ♡
Pourquoi est-ce important?
C’est important parce que c’est le moment idéal pour regarder le monde dans son ensemble, et se demander ce qu’on peut améliorer.
« Que puis-je proposer de différent? »
Dans les derniers paragraphes, je t’ai principalement parlé de ces métiers essentiels assumés par des femmes, mais j’aurais pu aussi te parler:
- D’environnement et de gestes concrets.
- De la « machine« , de la croissance économique continue impossible à long terme et de quelques alternatives possibles
- De gaspillage alimentaire, oui, 58% au Canada
- De fast fashion et de vêtements jetés
Tout ça est important aussi!
Il y en a pour tous les gouts (HA!).
Je sais que ça peut sembler lourd, mais ce que j’y vois c’est un potentiel immense de créativité et d’innovation. :o)
Un message?
Le gros organisme vivant qu’est la Terre nous offre en ce moment l’opportunité incroyable d’évoluer.
Et que ce serait dommage de passer à côté.
Effectivement, cette pandémie ne sera pas la dernière. Plus les territoires naturels sont détruits, plus nous entrons en contact avec des animaux exotiques avec lesquels nous n’avons pas l’habitude et donc, plus les chances de se transmettre des maladies entre espèces sont multipliées. Et bon… les marchés d’animaux exotiques pour nourriture et animaux de compagnie n’aident pas non plus.
Bref, des changements sur notre mode de vie s’imposent.
Il est temps de se voir comme des citoyens du monde… et de s’inspirer des plantes, comme le suggère le biologiste (et humoriste!) Boucard Diouf en misant sur la collaboration avec la nature.
Pourquoi ne pas s’inspirer du modèle de l’organisme vivant pour gérer notre société mondiale?
Les solutions, du changement en vue
Bravo et merci pour ta patience, pédagogue passionné!
Si tu as lu cet article jusqu’ici, tu es un héros.
Si tu as directement sauté à cette section, je vais me dire que c’est parce que tu savais déjà tout ça! :o)
C’est donc ici que commence la partie des solutions, parce que oui, s’informer et chialer est important, mais il faut aussi des solutions concrètes si on veut avancer! XD
Qu’est-ce qu’une crise?
Même si dans notre vocabulaire quotidien le mot crise désigne davantage une grande difficulté, il en est autrement lorsqu’on se penche sur son étymologie.
- Français: La crise est une situation où les principes sur lesquels repose une activité sont remis en cause.
- Latin: une crise est le paroxysme d’une maladie qui voit le changement des symptômes. Un assaut.
- Grec: décision, se distinguer.
Bref, c’est le temps de se bouger les fesses! Mais pour faire quoi ?
La Révolution?
Nah…
Un grand rassemblement physique révolutionnaire ne serait pas judicieux, car la conséquence pourrait ressembler quelques jours plus tard à la vague de grippe espagnole à Philadelphie. Clairement on évite, ok?
Le personnel de la santé a besoin d’une pause.
De plus, je suis de l’avis de l’auteur Bernard Werber à propos des révolutions traditionnelles. Elles ne sont pas de taille afin de lutter contre le Système, car plus on combat, plus il résiste ce vilain.
Le mieux, c’est de le démoder, en étant créatif! :o)
Pour mon plus grand plaisir, voici un extrait du Livre du Voyage. Une lecture méditative d’environ 1h30 que je te conseille vivement!
Je mets ici une autre vidéo au lieu du texte parce que, ciboulette, cet article est déjà assez long! Je ne suis pas fan de la présentation générale et je préfère l’écouter à 0.75 de vitesse, mais bon, il faut se concentrer sur le texte.
Tiguidoo? Tiguidoo!
Évolution!
Comme énoncé plus haut, je suis pour l’évolution et une explosion d’idées de la population! Je sais, cher lecteur, que tu débordes de créativité!
Santé pour nos ainés, ces précieuses bibliothèques vivantes
Je ne suis pas une professionnelle de la santé et il m’est difficile de faire une évolution du système de santé et des CHSLD. Peut-être une gestion plus autonome de chaque centre avec beaucoup de personnels qui auront le temps de s’occuper des gens physiquement, mais aussi socialement un peu comme au Japon.
Qu’en dites-vous?
Mon évolution personnelle sera d’héberger mes parents à la maison avec une possibilité de recevoir des soins à domicile si un jour ils ont besoin et qu’ils ont envie aussi (HA!). C’est une pratique fréquente ailleurs dans le monde. C’était aussi la norme il n’y a pas si longtemps au Canada alors, pourquoi pas?
Alimentaire
Je ne suis pas propriétaire d’une épicerie ou d’un restaurant… Mais je suis d’avis que de rester fermé une journée durant la semaine ferait du bien. Je le répète, le monde de la consommation n’a pas besoin de fonctionner 7 jours par semaine.
Mon évolution personnelle est de penser local et de ne plus acheter le dimanche. J’ai soulevé l’idée tantôt de m’inscrire à nouveau aux fermiers de famille et qui sait, peut-être aller leur donner un coup de main cet été s’ils en ont besoin! :o)
Éducation
La prochaine section sera dédiée à ce sujet. Ici j’en profite pour dire que mon évolution personnelle, si un jour j’ai un enfant, sera d’essayer l’école à la maison. :o)
Comment serai-je un prof alternatif en période de crise et de changements
Tout d’abord, je tiens à saluer toutes mes collègues qui ont enseigné à distance à leurs élèves durant les dernières semaines et qui sont de retour en classe. Je salue aussi toutes celles (et ceux!) qui continueront dans les prochaines semaines à enseigner à distance!
J’ai envie de me servir de ce format virtuel pour me mettre moi aussi à la disposition des jeunes qui resteront à la maison pour les quelques semaines qui reste et qui sait, pour les plus motivés, on continuera cet été!
Ce que je propose
De l’enseignement en ligne!!! Super originale, je sais (Hihi!).
J’ai choisi deux plateformes pour commencer et je m’ajusterai selon les intérêts de chacun.
Je me suis creusée le coco afin de savoir comment faire, surtout parce que je n’ai pas de classe et d’élèves à moi, et que j’ai envie de pouvoir créer quelque chose d’interactif sous forme de jeux pour les élèves de 9 ans et plus. (Peut-être m’adapterai-je aux plus jeunes en cours de route aussi, on verra)
Classcraft
Classcraft est un logiciel assez connu des élèves et qui a été créé par un prof alternatif du Québec. Il est principalement utilisé pour gérer la participation et les comportements de la classe.
Ce que j’ai découvert, c’est que la version Premium donne accès à la création de quêtes d’apprentissage pouvant être individualisées avec plusieurs parcours possibles selon les besoins des jeunes. Et ÇA, je trouve ça très intéressant. :o)
C’est idéal pour développer ses compétences à la vitesse de ses lumières!
La licence premium est de 99$US (139 CAD ou 91 euros) par année pour les enseignants et je compte débourser cette somme à l’aide de mon chômage pour redonner un peu à la communauté. L’utilisation est gratuite pour les élèves. :o)
Puisque ce jeu est disponible sur ordinateur, Android et Apple, je trouve qu’il offre une belle flexibilité.
Classcraft est aussi un outil qui s’intègre assez bien à Google Classroom.
Bref, je vais me le procurer et expérimenter.
Minecraft: Education edition
Minecraft est un jeu aussi très connu des élèves, mais la version éducation est moins utilisée dans les classes que je visite. Je suis par contre curieuse de l’expérimenter.
Il y a une version francophone ainsi qu’une version d’essai gratuite de 25 utilisations pour les enseignants et de 10 utilisations pour les élèves.
Ensuite, c’est 5$US par année, par utilisateur, ce qui est plutôt intéressant question prix!
Le bémol, c’est que ce jeu est seulement disponible sur ordinateur et sur Apple pour le moment. Les utilisateurs Android sont laissés de côté ciboulette, mais je vais continuer de faire des recherches.
C’est téléchargé sur mon ordinateur, j’ai hâte d’expérimenter!!!
Quelle sera ton évolution?
Voilà en quoi consistera, pour le moment, mon évolution pour l’éducation. :o)
Et toi, cher lecteur?
Toi là qui lis ces lignes.
Toi qui t’es rendu jusqu’au bout de ce texte.
De un, merci si tu es encore là à lire les mots que j’écris. :o)
Et de deux, qu’est-ce que tu peux, toi, à ton échelle, apporter comme évolution à la société?
Quelle sera ta première action concrète?
Pouvez-vous être un prof alternatif pour vos enfants ou votre famille?
Écris-moi dans les commentaires ou par courriel pour me partager tes idées! Écris-moi si tu es intéressé à participer à mes classes virtuelles avec tes jeunes! Je donnerai accès à tous ceux et celles qui seront intéressés. :o)
D’ici là restez curieux et positif!
À bientôt!
Joanie :o)
Autres faramineuses lectures et sources pertinentes.
Voici une liste de différents textes que j’ai lus et de vidéos que j’ai regardées afin de m’inspirer, mais que je n’ai pas nécessairement cités.
- Et tout le monde s’enferme #1 – Restez chez vous –
- Et tout le monde s’enferme #4 – Le déconfinement –
Science - Organisation mondiale de la santé – rapports Covid-19
- Probable Pangolin Origin of SARS-CoV-2 Associated with the COVID-19 Outbreak
- Institut national de santé publique – Québec
- Mesure de distanciation et de confinement au Québec: impact et projections-INSPQ
- Stratégies de déconfinement au Québec : projections – INSPQ
- Epidemiologist: Too soon for Ontario and Quebec to loosen COVID-19 restrictions
- Avez-vous dit immunité collective?
Personnes agées - Le destin tragique de la génération silencieuse
- Résidences pour aînés: repartir à zéro
- What it’s like to grow old, in different parts of the world
- Une image et un texte touchant de Christophe Coinsin
Les femmes en première ligne - Année internationale des sages-femmes et du personnel infirmier
- Humaines, derrière les masques Les professionnelles en soins doivent obligatoirement prendre un temps de repos
- Les raisons du manque d’attrait du métier de préposée aux bénéficiaires
- Coronavirus, les femmes en première ligne
- Une répartition déséquilibrée des professions entre les hommes et les femmes
- Coronavirus : cinq chiffres concrets qui montrent que les femmes sont en première ligne
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Économie - Honest Government Ad | The Machine
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Écologie - Hubert Reeves : son appel pour l’humanité – C à Vous
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