Une rentrée différente
Je m’appelle Joanie, j’ai 31 ans et chaque fin d’été, depuis maintenant 26 ans, je vis la rentrée scolaire.
Je suis juste passée d’élève à enseignante au fil des années.
N’ayant pas de poste, je vis chaque année la rentrée scolaire de plus ou moins loin, selon les contrats dont j’hérite… ou pas.
J’ai longtemps été fâchée et découragée par ces débuts d’année précaires, où tous les aspirants profs s’arrachent les petits bouts de tâche qui restent à la fin d’aout. Après plusieurs années de suppléance et de petites parcelles d’enseignement, on perd un peu la flamme et sa créativité. On se demande si on est encore valide, si on est encore bon et surtout si on sait encore enseigner!
J’ai eu ma réponse l’an passé.
Une classe de maternelle durant 5 mois. Un gros défi.
(Merci à tous ceux qui m’ont offert leurs précieux temps, aides, soutiens et conseils!!!)
Oui, je sais encore enseigner, planifier, gérer, rencontrer, noter, rédiger, collaborer, animer et parfois allumer des étincelles dans des petits cerveaux remplis d’imagination.
Je ne suis pas peu fière de ma dernière année scolaire.
Mais comme bien des profs, j’ai terminé l’année épuisée.
Ce qui m’a manquée le plus? Le temps.
Ainsi que la liberté d’horaire.
Qu’on se le dise, le plus gros avantage de faire de la suppléance, c’est de décider son horaire!
Et après 8 ans de liberté, eh bien, j’y ai pris gout.
Alors j’ai décidé de repenser ma profession et de faire autrement.
Demain, c’est la rentrée. (Ou plutôt tantôt… il est 00h35 ciboulette)
Mais cette année, c’est différent.
Parce que j’aurai du temps. Tout plein de temps même!
Et ça, du temps, c’est rare et précieux dans le monde des adultes.
Demain, c’est la rentrée scolaire et je n’ai pas de contrat. (Jusque là, rien de très différent, hihihi!)
Je ne cherche même pas un contrat! (QUOI!?)
Pourtant, je suis fébrile. (Mais pourquoi?)
Je suis fébrile de ce gros projet qui bouillonne dans mon coco depuis janvier dernier. (Quel projet?)
Et je suis morte d’impatience de rencontrer tous ces élèves, ces profs et ces parents pour leur en parler.
La créativité sera mon alliée, Internet mon laboratoire et la suppléance mon moyen de rester connectée.
J’ai décidé cette année, en toute connaissance de cause (ARRGH! Mais cesse de nous faire languir!)
D’être un prof alternatif. (HEIN!?)